Intervention d’Actares à l’AG de Zurich 2025
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Je m’appelle Nicolas Goetschmann et je suis le représentant d’Actares pour cette Assemblée générale. Actares est une association d'actionnaires individuels qui s'engage dans le dialogue avec les entreprises pour que celles-ci agissent de manière durable et responsable.
Actares souhaite poser 3 questions sur la politique climatique de Zurich.
1. Absence de transparence sur l’intégration du Scope 3 : un net-zéro crédible ?
Votre stratégie climat repose uniquement sur les émissions de Scope 1 et 2 de vos clients, en excluant les émissions de Scope 3. Vous justifiez cette position du fait que les données concernant le Scope 3 ne sont pas suffisamment qualitatives ou disponibles. Or, plusieurs sources scientifiques, donc le GHG Protocol, affirment le Scope 3 représente souvent jusqu’à 90 % de des émissions d’une entreprise.
Comment pouvez-vous affirmer que Zurich aligne ses activités avec une trajectoire net-zéro tout en excluant cette part essentielle ?
Est-ce une volonté de réduire artificiellement votre responsabilité ?
2. Fossiles : Pourquoi Zurich continue-t-elle à soutenir l’expansion pétrolière ?
Vous figurez parmi les plus grands assureurs mondiaux encore actifs dans la couverture de nouveaux projets d’exploration pétrolière et gazière, contrairement à d'autres leaders européens qui se sont désengagés (Allianz, AXA, Swiss Re). Zurich a pourtant montré une volonté de réduire ses activités en lien avec les énergies fossiles, notamment le charbon.
Pourquoi ce maintien pour le pétrole et le gaz ?
Et comment justifiez-vous cette position face à vos propres engagements climatiques ?
3. Engagement client : 65 dialogues... pour quels résultats concrets ?
Vous annoncez avoir engagé le dialogue avec 65 clients sur leur transition climatique. Or vous admettez vous-même ne pas être en mesure d’évaluer l’impact de ces échanges en termes de réduction réelle des émissions. De plus, vous ne donnez pas de critères obligatoires concernant ces transitions climatiques ou de délai pour que ces dialogues portent fruit.
N’est-ce pas un écran de fumée pour masquer l'absence de leviers contraignants ?
Avez-vous des exemples chiffrés d’impact ?
Actares vous remercie de votre attention.
(Intervenant: Nicolas Goetschmann, Groupe de travail sur les banques et les assurances)