Kiosk AG: Salaires minimaux trop bas et travail sur appel
Février 2004, Kiosk AG, entreprise du groupe Valora, fait les gros titres des journaux. Les collaboratrices et collaborateurs se plaignent, en effet, d’un climat de travail déplorable et de se voir fréquemment fixer leurs horaires de travail à très court terme. La presse dénonce également le bas niveau des salaires, même pour les employées de longue date. L’assemblée générale de Valora a été l’occasion d’apprendre qu’il n’y aurait plus de salaires inférieurs à Fr. 3'300.- depuis ce mois d’avril.
"Depuis que je travaille ici, je suis extrêmement anxieux et j’ai chaque matin une barre à l’estomac". Ce type de déclarations, paru dans la presse en février, a décidé ACTARES à prendre part à l’AG de Valora. Selon les médias, un mauvais climat de travail aurait régné à la centrale de distribution de Kiosk AG à Muttenz. L’un des plus graves problèmes soulevés était celui de l’organisation des temps de travail. Les employés, même ceux sous contrats à durée indéterminée, se seraient vus, selon les besoins de l’entreprise, demander des heures supplémentaires à très court terme ou être renvoyés à la maison, rendant ainsi impossible l’organisation de loisirs et la planification de la vie familiale. Les relations avec les employés auraient été empreintes de méfiance, la menace de licenciement pesant sur leurs têtes comme une épée de Damoclès. Enfin, la firme aurait refusé de signer une convention collective et certains employées et employés, même les plus anciens, auraient reçu des salaires nets inférieurs à Fr. 3'000.-.
Situation intenable
ACTARES lors de l’AG de Valora à Berne a dénoncé cette situation intenable. Ce n’est, en effet, pas au personnel de subir les conséquences de la première perte que connaît le groupe depuis son existence centenaire. Les mauvais résultats ne sont pas dus à un manque d’engagement des collaboratrices et collaborateurs mais à une stratégie, vouée à l’échec, d’expansion en Allemagne, USA et en Suisse. Cette dernière a conduit Valora à devoir provisionner des millions de réserves.
ACTARES a donc demandé au Président du Conseil d’administration, Peter Küpfer, de "transformer Valora en un employeur loyal", à savoir : fixer des horaires de travail clairs, en particulier à Muttenz, et payer aux employées des kiosques de l’ensemble de la Suisse des salaires corrects. En outre, il serait temps que, comme dans les autres entreprises de la branche, les salaires et les temps de travail soient réglés par une convention collective. Il serait important de publier régulièrement des informations sur les progrès en matière de politique du personnel. ACTARES a également demandé qu’à l’avenir les progrès faits en matière d’amélioration des conditions de travail soient intégrés dans le chapitre "Responsabilité sociale" du rapport d’activités.
Selon la réponse du représentant du CEO, Josef Jungo, il n’y aurait plus chez Valora, depuis deux ans, de salaires inférieurs à Fr. 3'000.-, ni, depuis le 1er avril de cette année, de salaires inférieurs à Fr. 3’300.- . Il n’est pas entré en matière sur notre demande d’une convention collective et a nié qu’il y ait un mauvais climat de travail à Muttenz. L’irrégularité des horaires de travail serait incontournable suite à l’introduction d’une nouvelle organisation du travail. Elle serait, en outre, conditionnée par le temps. Ainsi, par exemple, lorsqu’il neige en stations, les ventes de journaux et magazines doubleraient dans les kiosques. ACTARES va vérifier ces données.