KOVI: Le point de vue des actionnaires
Au fond, il devrait aller de soi que les firmes suisses respectent les droits humains et l’environnement – et cela, aussi à l’étranger. La réalité est hélas toute autre. De nombreux exemples de violation des droits humains et d’atteintes à l’environnement par des entreprises suisses montrent la nécessité urgente d’agir.
Détenir des actions implique aussi une responsabilité: en tant qu’actionnaires, il ne nous est pas égal que des enfants travaillent chaque jour dans des plantations ou des fabriques au lieu d’aller à l’école; quand des êtres humains sont chassés sans concertation de leurs villages pour faire la place et avec profit à une mine ou un lac d’accumulation; quand des rivières et des lacs sont pollués par des produits chimiques toxiques; quand des habitants sont privés de leurs moyens d’existence pour faire place à une plantation de palmiers à huile. Les droits humains et la protection de nos conditions de vie sont non-négociables – ni en Suisse, ni à l’étranger.
Bénéfices à court terme, risques sur le long terme
Bien que des cas de graves violations de droits humains et d’atteintes à l’environnement soient toujours et encore connus, les milieux de l’économie continuent à s’opposer à un devoir de diligence contraignant. Fastidieux, trop cher, et donc mauvais pour les affaires – voilà les arguments. C’est peut-être vrai à court terme. Mais en tant qu’actionnaires, nous sommes attaché-e-s à une politique d’affaires basée sur le long terme et la durabilité, permettant d’éviter les risques de réputation et des amendes salées. Des entreprises qui font fi du consensus planétaire sur les droits humains et la protection de l’environnement devront en faire les frais tôt ou tard – elles seront accusées, taxées ou encore plus sévèrement contrôlées.
Volontairement, ou pas?
Les entreprises soulignent leur volonté de tout mettre en œuvre; ceci est nécessaire sur une base volontaire. Leurs concurrents, par contre, devraient aussi y participer – sinon, ce serait difficile pour les affaires. L’expérience le démontre: la bonne volonté ne suffit pas. En Angleterre, en France et aux Pays-Bas, il existe déjà une réglementation légale. Le contre-projet à la KOVI adopté par le conseil national le 14 juin est un premier pas dans la bonne direction. Actares espère que le Conseil des Etats ne diluera pas les dispositions en matière de responsabilité qui y sont contenues.