Entretien: Alexandre Sacerdoti
Alexandre Sacerdoti, ancien directeur général de Chocolat Villars, est consultant pour les petits producteurs de cacao afin de s’assurer que des variétés de cacao de haute qualité sont plantées et que des prix équitables sont payés aux producteurs. Il s’appuie sur la traçabilité des produits de qualité, car les consommateurs finaux veulent savoir de plus en plus précisément ce qu’ils mangent.
Vous conseillez les petits agriculteurs de Côte d’Ivoire ainsi que les entreprises qui sont à l’autre bout de la chaîne d’approvisionnement. Quelles sont vos principales préoccupations?
Les principales préoccupations sont le respect des droits humains, le non-travail des enfants, le respect de l’environnement et notamment la non-déforestation, la qualité des productions locales et leur totale traçabilité, ainsi qu’un revenu décent pour les agriculteurs et producteurs locaux.
Quels sont les plus grands défis?
La traçabilité totale des productions agricoles et la garantie de leur qualité et origine qui permettront de résoudre les problèmes financiers des petits agriculteurs en supprimant les intermédiaires par une vente directe aux sociétés agroalimentaires. Il faudra, pendant une période transitoire, assister financièrement les agriculteurs en achetant les récoltes avant leur production effective.
La production du cacao compte comme secteur de risque pour le travail des enfants. Comment éviter le travail des enfants dans la production?
En assurant des revenus suffisants et décents aux producteurs locaux, on peut obliger les producteurs regroupés ou des producteurs individuels de respecter des cahiers des charges. L’origine géographique doit être contrôlée et les produits doivent être traçables. En pratiquant le concept de ruralité et d’accompagnement sur place, on peut soutenir les agriculteurs tout en s’assurant par une présence locale et des visites régulières que les enfants ne sont pas exploités. D’autre part, cela ouvre la possibilité d’un approvisionnement direct par les grandes entre-prises et un meilleur revenu pour les producteurs par la suppression des intermédiaires.
A quelles améliorations vous attendez-vous dans les prochaines années?
L’exigence par les consommateurs d’une traçabilité totale des produits agroalimentaires assurant ainsi une sécurité alimentaire et la qualité des produits par l’identification rapide de tous les maillons de la chaine d’approvisionnement, soit par des produits d’origine géographique contrôlée respectant un cahier des charges sévère et précis, soit grâce aux développements futurs de la «Block Chain» sur la traçabilité alimentaire.