Humeur : Le ballet de la patate chaude
par Roby Tschopp
L'indignation était à son comble lorsque la Confédération a dû casser sa tirelire pour fournir à UBS 6 milliards d'argent frais et assumer – par le truchement de la Banque nationale – le risque de 60 milliards d'investissements toxiques.
Puis vint l'indigne marchandage des 4'000 noms en échange de l'impunité de la banque face aux autorités fiscales américaines. C'est alors que ténors et prime donne politiques entonnèrent le chœur de la patrie à sauver et des traîtres à punir.
Ce bel enthousiasme eut tôt fait de se transformer en ballet de la patate chaude. Si le Parlement élabora un magnifique rapport, ce fut pour mieux refuser la création d'une commission d'enquête aux pouvoirs étendus.
Dans un élan de bravoure héroïque, ne proposait-il pas au Conseil fédéral de financer des plaintes contre les quasi-fossoyeurs d'UBS? A l'issue d'un jeu tout en pointes, les sept sages ne trouveront pas la base légale pour y donner suite. C'est aux actionnaires de prendre leurs responsabilités, disent-ils. Et sur la lancée, ils déconseillent vivement aux caisses de pensions d'entreprendre des démarches.
Pour qui la patate chaude?