AG du Credit Suisse Group: double intervention
ACTARES a pris la parole lors de l'assemblée générale du Credit Suisse Group pour s'exprimer sur deux thèmes. Elle a tout d'abord rappelé sa demande de l'année précédente concernant la publication d'un rapport social et la fin de non-recevoir que lui avait opposée le président sortant, Rainer Gut. Depuis lors, nous avons appris que le CS Group participe au projet " SPI-Finance " (voir encart p. 4). Il s'agit d'un projet mené par divers instituts financiers pour élaborer des indicateurs de performance sociale dans le secteur de la finance. L'objectif poursuivi est d'adapter les exigences du Global Reporting Initiative (GRI) au secteur de la finance et, notamment, d'intégrer dans la rédaction de rapports des aspects sociaux, écologiques et économiques.
Cet engagement laisse penser que le CS Group tient à jouer un rôle pionnier dans ce domaine. ACTARES a exprimé lors de l'assemblée générale 2001 sa satisfaction à l'annonce de ce changement rapide d'orientation et attend avec impatience la publication d'un premier rapport social. Lukas Mühlemann, président du CA du CSG, a fait part dans sa réponse de ses préoccupations sociales et promis fermement d'élaborer rapidement des indicateurs pertinents. Nous ne saurons évidemment jamais quelle a été l'influence réelle d'ACTARES dans cette nouvelle orientation.
D'autre part, ACTARES a soutenu la résolution déposée par la Fondation d'investissement Ethos, non seulement par la représentation de plus de 13'000 voix de ses membres mais également par le biais d'une intervention orale. La résolution s'attaquait au problème du double mandat de Lukas Mühlemann qui cumule les fonctions de président de la direction et de président du Conseil d'administration. Cet état de fait - courant dans la plupart des grosses entreprises suisses - est problématique à plusieurs égards. En effet, le conseil d'administration est censé contrôler la direction et doit, pour des raisons faciles à comprendre, rester indépendant de ce dernier. La résolution d' ethos. était formulée dans des termes très neutres. Elle exigeait d'ajouter au point 8.4 des statuts (Attributions et obligations du Conseil d'administration), l'alinéa suivant: "Le Conseil d'administration prend toutes les mesures pour garantir son indépendance".
L'adoption de cette résolution n'aurait pas impliqué une démission immédiate de M. Mühlemann mais laissé le champ libre à un retrait en tout bien, tout honneur. Néanmoins, le conseil d'administration a recommandé, après de longues explications, de refuser la résolution. La question a donné lieu à un débat nourri pendant près de ¾ d'heure. Quoiqu'il en soit, si le Credit Suisse Group persiste à opposer un refus à de bonnes propositions, en un premier temps, pour ensuite y répondre favorablement dans les faits, on peut supposer que la résolution d' ethos. conduira à des changements et aura davantage d'impact que ne le laisse penser le résultat final du décompte des voix (1,5 % pour dont 0,1% des voix d' ethos. et 0,003 % d'ACTARES); un effet au-delà du Credit Suisse Group qui contribuera à susciter un processus de changement concernant les questions relatives à la gouvernance dans maintes entreprises suisses.