Responsabilité du CS Group dans la déforestation en Indonésie
Par ailleurs, nous sommes intervenus à l'assemblée générale de CS Group pour relayer les préoccupations de la Déclaration de Berne quant à la responsabilité des investisseurs étrangers dans la déforestation en Indonésie. Depuis 10 ans, l'industrie de la pâte à papier a été un des secteurs qui ont reçu un fort soutien - sous plusieurs formes: actions, obligations, crédits - de la communauté financière internationale. Plus de 15 milliards de dollars d'investissements ont alimentév ce secteur en Indonésie. Ces investissements ont profité notamment à la Asia Pulp and Paper, une société enregistrée à Singapour. APP est responsable de la destruction d'une des forêts les plus riches du monde quant à sa biodiversité ainsi que du déplacement de communautés locales.
Parmi plus de 300 établissements bancaires indonésiens et étrangers qui ont participé au financement d'APP, le Credit Suisse occupe une place privilégiée. D'une part, Credit Suisse First Boston (CSFB) est l'un des plus gros soutiens financiers d'APP avec des placements d'un montant de 250 millions de dollars, d'autre part, CSFB s'est engagé l'année dernière comme conseiller pour le rééchelonnement de l'énorme dette du groupe. Les difficultés économiques de l'entreprise – la dette d'APP s'élève à plus de 13 milliards de dollars – sont à mettre en relation étroite avec son comportement irresponsable du point de vue écologique et social. La bonne disposition des banques à l'égard d'APP a permis au groupe de bâtir des infrastructures de transformation surdimensionnées. En pratiquant d'immenses coupes rases dans les forêts tropicales d'Indonésie, APP a gagné un avantage comparatif par sa capacité à transformer le bois à bon compte. Alors qu'APP et d'autres entreprises indonésiennes ont inondé le marché mondial du papier avec des produits bon marché, on a assisté à une chute des prix de la cellulose et du papier. De ce fait, APP n'a plus été en mesure de rembourser sa dette.
ACTARES a demandé que le CSFB fasse usage de son mandat de conseiller pour mettre en oeuvre des solutions durables aux plans économique, social et écologique. Il s'agit de réduire les capacités des unités de production de la cellulose et de préserver de tout déboisement les zones encore intactes de forêt vierge. Nos deux associations souhaitent que le Credit Suisse tire les conséquences de ces investissements désastreux, qu'il émette de nouvelles règles concernant ses investissements dans le secteur forestier, engage du personnel hautement qualifié dans ce domaine et exclut à l'avenir tout investissement dans des activités destructrices pour l'environnement.
Vous trouvez d'autres informations sur le site de Friends of the Earth ainsi que sur le site du CIFOR. Le CIFOR en collaboration avec le "Macroeconomics Program Office" du WWF avait fait paraître en novembre 2000 un document intitulé Profits on Paper - the Political-Economy of Fiber, Finance, and Debt in Indonesia's Pulp and Paper Industries et Friends of the Earth en mai 2001: Paper Tiger, Hidden Dragons - The Responsibility of International Financial Institutions for Indonesian Forest Destruction, Social Conflict and the Financial Crisis of Asia Pulp and Paper.