L’appel du chef de l’Association suisse des banquiers, Jörg Gasser, a montré l’importance de la discussion lancée par Actares sur la responsabilité sociale de la place financière suisse: «Nous devons prendre au sérieux les retours critiques et initier une prise de conscience à tous les niveaux afin de disposer de bases solides pour une place financière durable».

J. Gasser était l’invité de notre table ronde du 6 septembre à Zurich. Partageaient le podium le professeur et expert de la place bancaire, Marc Chesney, le journaliste économique, Lukas Hässig, et l’experte en investissement éthique, Dorothea Baur. Tous étaient d’accord: la place bancaire ne contribue pas suffisamment à une économie compétitive et responsable; et surtout: elle pourrait constituer un levier important vers un avenir plus durable, que ce soit dans l’investissement, l’octroi de crédits ou le conseil en placement. «Nous devons aller de l’avant pour atteindre ces objectifs. Et nous devons emprunter cette voie ensemble et dans le dialogue», a déclaré le chef de l’Association suisse des banquiers, lequel représente notamment les deux grandes banques, Credit Suisse et UBS.

Les banquiers experts en développement durable?

Le monde de la finance déplore l’absence de normes internationales permettant une évaluation comparative des entreprises sous l’angle de la protection de l’environnement, du climat ou des droits humains. Selon le professeur Chesney, les stratégies des entreprises reposent trop sur le greenwashing, c’estàdire qu’elles mettent en avant des mesures comparativement inefficaces, alors que les dommages réellement pertinents n’ont de cesse d’être causés sans s’attaquer aux dommages concrets. Tel est le cas, par exemple, de l’entreprise Mac Donald’s qui, pour produire de la viande, s’accommode des émissions nocives de méthane et se vante d’installe des poubelles pour contre les déchets plastiques qu’elle génère. Le Professeur Chesney exprime ses doutes quant aux dirigeants du monde de la finance qui, jusqu’à récemment, se moquaient de la nécessité d’un tournant écologique et, soudain, se profilent comme des conseillers compétents en investissement durable. Il a approfondi le thème du greenwashing avec la journaliste financière Myret Zaki lors du forum organisé à Genève le 10 novembre, où étaient invités la banque Pictet et sa responsable de la durabilité, Rosa Sangiorgio, la représentante du WWF, Maud Abdelli, et le représentant de Sustainable Finance et membre d’Actares, Jean Laville (la manifestation a eu lieu après la clôture de la rédaction).

En dépit – à cause – de la gravité de la situation, nous avons ponctué les manifestations d’un intermède humoristique. A Zurich, le Dr Walter B. Grünspan, alias Matthias Kunz, s’est appliqué à activer les zygomatiques de son public, alors qu’à Genève la célèbre comédienne Brigitte Rosset a revigoré l’auditoire avec sa gaieté.

Le comité et la direction d’Actares ont trinqué avec leurs membres, les étudiant.e.s présents et les médias à l’occasion de ce jubilé, qui avait dû être reporté en raison de la pandémie de Corona en 2020.