ACTARES a cinq ans
ACTARES est né de la fusion de Canes, la convention des actionnaires de Nestlé et du "Verein der kritischen AktionärInnen der Bankgesellschaft VkA", les actionnaires critiques de l'UBS. La fusion s'est déroulée bien mieux que de nombreuses fusions d'entreprises. Non seulement deux organisations, mais également deux cultures ont dû se rencontrer. Un grand merci va à celles et ceux qui ont rendu cela possible.
ACTARES veut incarner un courant de la société civile, par le truchement de la qualité d'actionnaire. Nous ne représentons pas de puissantes institutions de l'économie; nous prétendons représenter des petits épargnants, y compris ceux qui sont actionnaires indirectement par le biais notamment de leur caisse de retraite. Or le mot 'actionnaire indirect', que nous avons probablement inventé, est entré dans le langage courant.
Au début, ACTARES a insisté pour que les sociétés publient des rapports sur leur gestion environnementale et sociale. Il ne s'agissait pas seulement de forme : pour faire un rapport, il faut qu'il y ait eu action ! La multiplication des rapports est réjouissant – nous participions en cela à un mouvement plus étendu – mais l'action rapportée reste bien inégale. A l'époque, ACTARES voulait éviter toute confusion avec des mouvements d'actionnaires qui défendaient la valeur financière de leur portefeuille et des formes de gouvernance qui défendent ce seul objectif. On pensait alors notamment à Martin Ebner.
Nous voulions éviter toute confusion entre cette mission-là et celle d'ACTARES : défendre une conduite sociale et environnementale responsable, en Suisse et à l'étranger, de la part des entreprises dont nous sommes parties prenantes en notre qualité d'actionnaire. Avec le temps, de nouveaux thèmes sont venus s'y ajouter, comme par exemple les rémunérations éhontées des dirigeants, le cumul de la fonction exécutive et du contrôle ou la nouvelle mode de la réduction de capital, avec ses inconvénients pour les petits actionnaires et la perte fiscale pour les pouvoirs publics.
Pendant ces 5 ans, le contexte s'est d'une part durci, le souci des entreprises se focalise de plus en plus sur les valeurs financières à l'exclusion des valeurs humaines et environnementales. D'autre part, il existe aujourd'hui un large consensus pour que les entreprises assument leurs responsabilités non seulement au plan financier, mais également sur celui de l'environnement et de la société. L'éclatement de la bulle boursière a détourné des actions beaucoup de monde parmi les petits épargnants.
Cependant, le public de cotisants aux caisses de retraite et autres détenteurs de parts de fonds collectifs ne diminue guère. En leur sein se comptent toujours de nombreuses personnes qui se soucient du comportement social et environnemental des entreprises dont dépend leur épargne. Les nouvelles adhésions se poursuivent : plus nous serons nombreux plus grande sera notre influence.