Analyses
Financement politique (2013)
Un léger mieux en matière de transparence, telle est la conclusion de la troisième enquête d’ACTARES consacrée à l’engagement politique des sociétés du "Swiss Market Index". Depuis 2007 et 2010, références des précédentes études, les critères de distribution de fonds aux partis ont été partiellement clarifiés, et le sujet n’est plus un tabou. Une grande zone d’ombre recouvre encore la participation aux campagnes de votation, parfois par le biais d’organisations économiques ou professionnelles. ACTARES revendique l’implication des actionnaires dans ces décisions.
ACTARES, actionnariat pour une économie durable, a interrogé les 20 principales sociétés cotées à la bourse suisse à propos des soutiens accordés en 2011 et 2012 à des partis politiques, des candidatures ou des comités de votation. Sur les dix-sept qui ont répondu, sept affirment être politiquement actives, huit abstinentes et deux ont fourni des informations trop vagues pour être interprétées avec certitude. Cela correspond pratiquement aux résultats constatés pour les années 2007 et 2010, années sur lesquelles portaient les précédentes enquêtes d’ACTARES.
Parmi les firmes qui reconnaissent pratiquer le parrainage politique, il faut relever un léger mieux en matière de transparence, tout particulièrement du côté des banques. Julius Bär se distingue en ayant fourni les informations les plus détaillées, et tant Credit Suisse qu’UBS exposent de manière explicite les soutiens alloués aux partis. Les autres s’expriment comme par le passé à mots plus ou moins couverts et donnent au mieux les ordres de grandeur de leurs contributions. Un progrès qui reste trop faible.
Le financement de campagnes ou de comités, qu’il ait lieu directement ou par l’intermédiaire d’organisations économiques ou professionnelles, est manifestement une question indésirable. A ce sujet, les réponses se font évasives lorsqu’elles ne sont pas simplement éclipsées. Pourtant, on peut supposer que des montants importants sont engagés de cette manière.
C’est du point de vue des actionnaires, propriétaires des entreprises, qu’ACTARES se préoccupe du financement de la politique par ces dernières. La prise de décision par les directions générales ou les conseils d’administrations est source de conflits d’intérêts. ACTARES revendique l’implication des actionnaires dans ce type de décisions, ce qui commence par une entière transparence.